" Homo sapiens archaïque "

Le terme d’"Homo sapiens archaïque" est parfois utilisé pour caractériser certains fossiles comme ceux de Dali, Jinniushan en Asie, Bodo, Kabwe, Ndutu, Salé en Afrique ou encore Petralona en Europe. Son usage traduit une vision linéaire de l’évolution humaine, qui considère ces fossiles comme intermédiaires entre Homo erectus et Homo sapiens. Cette dénomination permet de regrouper dans une même catégorie ces spécimens, sans tenir compte dans le détail de leur grande variation morphologique.

Pourtant, le terme "Homo sapiens archaïque" n’a aucune valeur taxinomique ou scientifique puisque ce sont les caractères dérivés, et non ceux qui sont archaïques, qui permettent d’attribuer un spécimen à un taxon, à une espèce. De toute façon, ces fossiles ne présentant pas les spécificités morphologiques propres à Homo sapiens, il n’y a aucune raison de les classer dans notre espèce ! Ce terme ne permet donc pas de reconnaître un groupe fossile défini avec justesse sur ces caractères anatomiques propres. Il n'y a pas de justification non plus à ce qu'ils soient des ancêtres directs d'Homo sapiens, cela relève plus du souhait de celui qui utilise ce terme en ce sens que d'une analyse scientifique rigoureuse.

 

Pour ajouter à la confusion, certains désignent par ce terme les fossiles qui appartiennent incontestablement à l’espèce Homo sapiens mais qui sont anciens, par opposition aux Homo sapiens dits "modernes" qui désigneraient dans ce cas les Hommes actuels. Ainsi, la définition même de l’appellation "Homo sapiens archaïque" est problématique puisqu’elle varie selon les chercheurs. Le mot moderne dans ce sens n'a pas plus de valeur.

 

Pour ces raisons, il est préférable de ne pas utiliser ce terme.