Primate

Tous les êtres vivants sont classés selon une hiérarchisation : règne, embranchement, classe… jusqu’au genre et à l’espèce. L’homme appartient au règne animal, à l’embranchement des vertébrés, à la classe des mammifères et à l’ordre des primates, qui sont des mammifères placentaires caractérisés par la présence d’ongles aux doigts et aux orteils, l’aptitude à la préhension par opposition du pouce aux autres doigts et la prédominance de la vision sur l’olfaction. L’ordre des primates comprend aussi les lémuriens, les tarsiens et les simiens. La famille des hominidés comprend également les paninés (chimpanzés et bonobos), les gorillinés (gorilles) et les ponginés (orang-outans). L’âge du dernier ancêtre commun entre homininés et paninés est estimé à 8 millions d’années.

Ainsi, les homininés comprennent le genre humain (tous les fossiles attribués à Homo et les hommes actuels), les australopithèques et les fossiles qui leur sont apparentés. Le caractère anatomique qui permet de définir ce groupe est la bipédie. Tout fossile pour lequel les chercheurs peuvent démontrer qu’il était bipède est donc classé parmi les homininés. Cette répartition des animaux en différents embranchements, eux mêmes subdivisés en classes puis en ordres, ne vise pas uniquement à faciliter leur classification. Elle traduit aussi leur ordre d’apparition par lignées successives ayant divergé à partir d’un tronc commun.

Qui sont les grands singes ?

Les représentants actuels de la superfamille des hominoïdes sont le gibbon et le siamang, qui vivent en Asie du Sud-Est, l’homme et les grands singes. Ces derniers regroupent l’orang-outan, qui peuple les jungles indonésiennes, et des primates africains tropicaux comme le gorille, le chimpanzé commun et le bonobo. Plusieurs espèces et sous-espèces sont connues chez ces grands singes qui n’ont pas de queue et peuvent à l’occasion avoir une locomotion bipède. Certains d’entre eux utilisent des outils et ont développé des capacités cognitives indéniables. Les progrès récents de la génétique ont rendu possible le séquençage complet du génome pour Homo sapiens et pour le chimpanzé, Pan troglodytes. Les séquences ont 98,8 % des imilitudes ! Nous partageons donc avec les chimpanzés un ancêtre commun, qui devait vivre il y a environ 8 millions d’années. Depuis cette époque, l’homme et le chimpanzé ont évolué à la même cadence chacun de leur côté, mais ont gardé de nombreux points communs.

Pourquoi n'a-t-on pas trouvé les ancêtres fossiles des grands singes ?

La fossilisation est un phénomène exceptionnel. C’est pour cela que les fossiles d’hommes préhistoriques sont si rares. Pour qu’un os soit préservé, il doit être enfoui rapidement pour être protégé des agents extérieurs et de l’oxygène. Dans un environnement clos, des échanges chimiques transforment l’os en fossile. Le meilleur assistant du paléoanthropologue dans sa quête des fossiles est l’eau qui favorise les dépôts sédimentaires, susceptibles de préserver les os. C’est pourquoi la plupart des fossiles d’homininés ont été découverts dans d’anciens lits de rivière ou dans des paléo-lacs. À l’opposé, la forêt est un des environnements les moins favorables à la fossilisation : il n’y a quasiment aucun dépôt sédimentaire, et l’acidité du sol détruit les os. Ainsi, si les chercheurs n’ont pas encore découvert les ancêtres fossiles des grands singes, c’est peut-être parce que leurs os n’ont pas été préservés.